L’anglais, une langue en plein essor dans les universités marocaines
À l’université Mohammed-V de Rabat, l’une des plus grandes universités publiques du Maroc, l’anglais prend une place de plus en plus importante, en particulier dans les filières scientifiques et économiques. Dans les couloirs de la faculté des sciences économiques, les étudiants se saluent en anglais et échangent naturellement dans cette langue. Reda, un étudiant de 20 ans, témoigne : « L’anglais est devenu ma deuxième langue. Je ne peux plus imaginer mon quotidien ni mon avenir sans elle. »
Il y a encore quelques années, seules des institutions privées comme l’université Al-Akhawayn d’Ifrane proposaient un enseignement entièrement en anglais. Aujourd’hui, même les universités publiques s’y mettent, offrant des programmes de formation en anglais, répondant ainsi à une demande croissante de la part des étudiants marocains.
Pourquoi les jeunes marocains préfèrent-ils l’anglais ?
Plusieurs raisons expliquent cet engouement pour l’anglais. Tout d’abord, l’anglais est perçu comme un atout sur le marché du travail, notamment pour les secteurs orientés vers l’international, tels que les technologies de l’information, les sciences et le commerce. La maîtrise de l’anglais ouvre les portes de nombreuses opportunités, tant au Maroc qu’à l’étranger, et de plus en plus de recruteurs considèrent cette langue comme un critère indispensable.
Ensuite, la culture anglo-saxonne, en particulier américaine, exerce une grande influence sur les jeunes. Les réseaux sociaux, les films, les séries et la musique anglophones sont omniprésents, ce qui pousse les jeunes à s’approprier l’anglais dans leur quotidien.
Le recul du français : un changement de paradigme
Si l’anglais progresse, le français perd du terrain. Historiquement, le français a toujours occupé une place importante au Maroc, héritage de la période coloniale et largement utilisé dans l’administration, l’enseignement supérieur et le monde des affaires. Cependant, les jeunes générations voient aujourd’hui l’anglais comme une langue plus « moderne » et « utile » que le français. Dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat et Marrakech, de nombreux jeunes préfèrent apprendre l’anglais dès le collège.
Le gouvernement marocain encourage également cette transition, en intégrant l’apprentissage de l’anglais dès le collège et en lançant des initiatives pour promouvoir son usage dans les écoles et les universités.